Nouvelle obligation de traçabilité de l’exposition des travailleurs aux CMR

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Décret CMR
- 02.07.24 -
Texte

Le décret n° 2024-307 du 4 avril 2024 fixant des valeurs limites d'exposition professionnelle contraignantes pour certains agents chimiques et complétant la traçabilité de l'exposition des travailleurs aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, est entré en vigueur le 5 juillet 2024.

La prévention du risque d’exposition à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) relève de dispositions particulières fixées par le code du travail (articles R. 4412-59 à R. 4412-93) et s’inscrit dans la prévention du risque chimique. Afin de la renforcer, un décret du 4 avril 2024 ajoute une nouvelle section dans ce code afin d’imposer une nouvelle obligation de traçabilité de ces substances (articles R. 4412-93-1 à R. 4412-93-4 du code du travail) et met à jour la liste des valeurs limites d’exposition professionnelle. Le décret n°88-448 du 26 avril 1988 relatif à la protection des travailleurs exposés aux gaz destinés aux opérations de fumigation est abrogé.

Tracer les modalités d'exposition des agents

En tenant compte de l'évaluation des risques transcrite dans le document unique, les employeurs doivent désormais établir une liste actualisée des travailleurs susceptibles d'être exposés aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction sur leurs lieux de travail.

Cette liste doit :

  • indiquer pour chaque travailleur, les substances auxquelles il est susceptible d'être exposé ainsi que, lorsqu'elles sont connues, les informations sur la nature, la durée et le degré de son exposition 
  • être mise à disposition des salariés concernés personnellement par les agents CMR 
  • être mise à disposition de manière anonyme à la disposition des travailleurs et des membres de la délégation du personnel du comité social et économique (CSE) 
  • être communiquée, et ce à chaque actualisation, au Service de Prévention et Santé au Travail pour alimenter le dossier médical en santé au travail (DMST) des salariés concernés de l’entreprise, qui a l’obligation de conservation pendant à minima 40 ans.

Afin de vous aider à tracer l'exposition des travailleurs aux agents chimiques, cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, veuillez trouver ci-dessous deux propositions de trame à compléter et à remettre au médecin du travail :

Traçabilité des travailleurs exposés aux CMR
(document nominatif)

Traçabilité des travailleurs exposés aux CMR
(document collectif)

 

Ces modèles ne sont que de simples propositions, l'employeur est libre de définir la trame de la liste des travailleurs susceptibles d'être exposés aux CMR.

Concernant les travailleurs temporaires, l'entreprise utilisatrice doit communiquer à l'entreprise de travail temporaire les informations de la liste ainsi que leurs actualisations concernant le ou les travailleurs concernés. L'entreprise de travail temporaire devra ensuite communiquer ces informations à son Service de Prévention et Santé au Travail, en vue de compléter le DMST.
 

Renforcer la VLEP pour le benzène

Le décret abaisse fortement et donc renforce la valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) au benzène. Fixée jusqu'au 5 avril 2024 à 1 ppm soit 3,25 mg/m3 d'air sur 8 heures, elle est désormais, et à titre transitoire pour 2 ans, abaissée à 0,5 ppm soit 1,65 mg/ m3 d'air sur 8 heures.
A compter du 6 avril 2026 elle sera de 0.66 mg/m3 d'air sur 8 heures et de 0,2 ppm.
 

Fixer deux nouvelles VLEP

Deux VLPE sont créées pour :

  • l'acrylonitrile : 1 mg/m3 d'air sur 8 heures, et à 4 mg/m3 sur 15 minutes à compter du 5 avril 2026 ;
  • les composés du nickel : 0,01 mg/m3 d'air sur 8 heures pour la fraction alvéolaire et à 0,05 mg/m3 d'air sur 8 heures pour la fraction inhalable à compter du 18 janvier 2025. Concernant la fraction inhalable, une valeur limite de 0,1 mg/ m3 s'applique du 5 avril 2024 au 17 janvier 2025.

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Renforcement des règles sur la chaleur et la canicule au travail

- 20.06.25 -
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Avec le changement climatique, les épisodes de fortes chaleurs se multiplient, rendant certaines conditions de travail plus difficiles, voire dangereuses. Pour faire face à ces risques, un décret publié le 27 mai 2025 renforce les obligations des employeurs à compter du 1er juillet 2025, afin de mieux protéger les salariés exposés à la chaleur.

Ce décret détermine les modalités concernant les obligations de prévention pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs contre les risques liés aux épisodes de chaleur intense lorsque les seuils de vigilance météorologique du dispositif développé par Météo-France pour signaler le niveau de danger de la chaleur est activé.

Les principales mesures :

  • l’intégration du risque chaleur dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) en fonction des seuils de vigilance
    Lien utile : Vigilance Météo France canicule
  • la mise en œuvre d’un plan d’action (PAPRIPACT dans les entreprises d'au moins 50 salariés) : aménagement des horaires, limitation des efforts physiques, accès facilité à l’eau fraîche, pauses plus fréquentes, etc.
  • l’information des salariés sur les gestes à adopter et les signes d’alerte (fatigue, vertiges, confusion, etc.).

Ces mesures s’appliquent à tous les secteurs, avec une attention particulière pour les métiers en extérieur (BTP, agriculture, logistique) et les lieux de travail non climatisés.


Quels sont les principaux risques encourus par les salariés ?

Les principaux effets sur la santé des salariés sont le coup de chaleur et la déshydratation. Le coup de chaleur est rare mais grave. Il peut survenir en cas d’exposition prolongée à des températures élevées, souvent associée à un effort physique modéré à intense, y compris pour des individus jeunes et en bonne santé. Les signes d’alerte sont une température corporelle supérieure à 39°C, un pouls et une respiration rapides, des maux de tête, des nausées, des vomissements, une peau sèche, rouge et chaude, un comportement étrange pouvant aller jusqu’au délire, une perte de connaissance.

Il faut immédiatement appeler les secours (15 ou 112) et suivre leurs consignes.

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Le Bus du Cœur Des Femmes arrive bientôt à Rennes !

- 23.05.25 -
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Première cause de mortalité chez les femmes, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 200 décès chaque jour en France. Pourtant, dans 8 cas sur 10, une détection précoce permettrait d'éviter l’entrée dans la maladie grâce à une prise en charge adaptée.

Le Bus du Cœur des Femmes sillonne la France pour proposer, dans chaque ville-étape, un parcours de soin cardiovasculaires et gynécologiques gratuit, à destination des femmes en situation de vulnérabilité.

Les créneaux de dépistages cardio-gynécologiques à Rennes sont déjà complets.

Autour du bus, un village bien-être et santé viendra compléter ce dispositif avec des associations locales, en accès libre et gratuit pour toutes et tous, afin de délivrer au plus grand nombre des conseils en prévention sur la santé de manière générale.

Rendez-vous les 3, 4 et 5 juin prochains sur l'Esplanade Charles de Gaulle à Rennes !

Nos équipes santé-travail seront présentes chaque jour, de 9h à 17h, pour échanger autour de la santé au travail, des risques professionnels ainsi que du maintien en emploi et de la prévention de la désinsertion professionnelle.

Découvrez le programme complet de l'événement ci-dessous et venez à notre rencontre sur notre stand d'information !

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