Alerte sanitaire : risques liés aux produits de lissage capillaire contenant de l’acide glyoxylique
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande de suspendre l'usage des produits à base d'acide glyoxylique utilisés pour lisser les cheveux, notamment pour réaliser des lissages dits "brésiliens". Depuis le début de l'année 2024, l'Anses a reçu plusieurs signalements concernant des cas d’insuffisance rénale aiguë survenus à la suite de l’usage de ces produits dont 4 cas ayant nécessité une prise en charge médicale en urgence.
Qu’est-ce que l’acide glyoxylique ?
L’acide glyoxylique est un composé chimique utilisé dans certains produits cosmétiques, notamment ceux destinés au lissage capillaire. Il agit en modifiant la structure des cheveux pour les rendre plus lisses et brillants. Bien qu’il soit efficace pour ces applications, l’acide glyoxylique, dont l’usage n’est pas actuellement restreint, présente des risques pour la santé, notamment des effets toxiques sur les reins en cas d'exposition cutanée, c'est-à-dire en cas de contact avec la peau.
Symptômes à surveiller
Les symptômes d’insuffisance rénale aiguë peuvent survenir quelques heures après l’exposition et se manifester par :
- des douleurs abdominales ou lombaires
- des nausées et/ou des vomissements
En cas de manifestations de ce type, il est crucial de consulter un médecin rapidement ou de contacter un centre antipoison.
Recommandations des autorités sanitaires
Dans l'attente des conclusions de l'expertise en cours menée par l’ANSES et les autorités compétentes, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ainsi que la Direction générale de la santé (DGS) recommandent fortement de ne pas utiliser ces produits, principalement dans les salons de coiffure.
Il est impératif que les professionnels de la coiffure ainsi que les utilisateurs soient pleinement informés des risques associés à cette substance et adoptent des mesures de précaution adaptées pour garantir la sécurité de tous.
Numéro d’urgence du centre antipoison le plus proche :
ANGERS • 02 41 48 21 21
Nouvelle obligation de traçabilité de l’exposition des travailleurs aux CMR
Le décret n° 2024-307 du 4 avril 2024 fixant des valeurs limites d'exposition professionnelle contraignantes pour certains agents chimiques et complétant la traçabilité de l'exposition des travailleurs aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, est entré en vigueur le 5 juillet 2024.
La prévention du risque d’exposition à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) relève de dispositions particulières fixées par le code du travail (articles R. 4412-59 à R. 4412-93) et s’inscrit dans la prévention du risque chimique. Afin de la renforcer, un décret du 4 avril 2024 ajoute une nouvelle section dans ce code afin d’imposer une nouvelle obligation de traçabilité de ces substances (articles R. 4412-93-1 à R. 4412-93-4 du code du travail) et met à jour la liste des valeurs limites d’exposition professionnelle. Le décret n°88-448 du 26 avril 1988 relatif à la protection des travailleurs exposés aux gaz destinés aux opérations de fumigation est abrogé.
Tracer les modalités d'exposition des agents
En tenant compte de l'évaluation des risques transcrite dans le document unique, les employeurs doivent désormais établir une liste actualisée des travailleurs susceptibles d'être exposés aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction sur leurs lieux de travail.
Cette liste doit :
- indiquer pour chaque travailleur, les substances auxquelles il est susceptible d'être exposé ainsi que, lorsqu'elles sont connues, les informations sur la nature, la durée et le degré de son exposition
- être mise à disposition des salariés concernés personnellement par les agents CMR
- être mise à disposition de manière anonyme à la disposition des travailleurs et des membres de la délégation du personnel du comité social et économique (CSE)
- être communiquée, et ce à chaque actualisation, au Service de Prévention et Santé au Travail pour alimenter le dossier médical en santé au travail (DMST) des salariés concernés de l’entreprise, qui a l’obligation de conservation pendant à minima 40 ans.
Afin de vous aider à tracer l'exposition des travailleurs aux agents chimiques, cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, veuillez trouver ci-dessous une fiche individuelle à compléter :
Fiche individuelle - Modèle suivi exposition CMR
Prévention des risques liés à l'exposition aux très basses températures
Certains travailleurs peuvent être plus exposés que d’autres aux risques liés aux très basses températures. Afin de limiter les accidents du travail liés à de telles conditions climatiques, des mesures simples, visant à assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs, s’imposent aux employeurs.
Le décret n°2008-1382 du 19 décembre 2008, relatif à la protection des travailleurs exposés à des conditions climatiques particulières, a complété l’article R. 4121-1 du Code du travail. Celui-ci prévoit désormais que tout employeur doit prendre en considération les risques liés aux "ambiances thermiques", dont participe nécessairement la situation de grand froid, dans le cadre de sa démarche d’évaluation des risques, de l’élaboration du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et de la mise en œuvre d’un plan d’actions prévoyant des mesures correctives.
Les mesures à prendre par l’employeur concernent à la fois les préventions collective et individuelle des risques d’atteinte à la santé :
Le risque radon : obligations et prévention en entreprise
À l’occasion de la journée européenne du radon le 7 novembre dernier, la Carsat Bretagne, Présanse Bretagne et l’OPPBTP ont animé un webinaire dédié à ce risque bien souvent méconnu des entreprises.
Saviez-vous que le radon est la 2ème cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante ? Ce gaz incolore, inodore, radioactif et présent naturellement dans le sol, se trouve pourtant dans certains bâtiments, dans les rez-de-chaussée, les sous-sols, les caves, les carrières… En s’infiltrant insidieusement dans les bâtiments, il peut représenter un risque pour la santé.
Et si votre entreprise était concernée ?
Pour connaître vos obligations légales, les solutions de prévention qui peuvent être mises en œuvre au sein de votre entreprise visionnez le replay de notre webinaire.
Téléchargez notre fiche-conseil
Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore. Il est présent, en faible quantité mais de façon variable, dans tous les sols, les roches, ainsi que dans de nombreux matériaux de construction. Cette fiche pratique revient en détail sur son origine, ses propriétés, ses effets sur la santé, la réglementation et le suivi médical associé ainsi que sur les moyens d’évaluation de ce risque et les mesures de prévention à mettre en œuvre.
Locaux à pollution spécifique
Le décret n°2021-1763 du 23 décembre 2021, portant modification des concentrations moyennes en poussières totales et alvéolaires dans les locaux à pollution spécifique, a été publié au Journal Officiel le 24 décembre 2021. Ce texte, entré en vigueur le 1er janvier 2022, abaisse les niveaux des concentrations moyennes en poussières totales et alvéolaires dans les locaux à pollution spécifique prévus à l’article R4222-10 du Code du travail.
Locaux à pollution spécifique : locaux dans lesquels des substances dangereuses ou gênantes sont émises sous forme de gaz, vapeurs, aérosols solides ou liquides autres que celles qui sont liées à la seule présence humaine. Locaux pouvant contenir des sources de micro-organismes potentiellement pathogènes et locaux sanitaires.
Ces nouvelles valeurs limite d'exposition entreront en vigueur le 1er juillet 2023, avec une phase transitoire de mise en application.
*niveaux correspondant aux préconisations de l’ANSES dans son rapport d’expertise de novembre 2019
Ces mesures concernent les travailleurs exposés ou susceptibles d’être exposés à des poussières sans effet spécifique, les employeurs de ces travailleurs et les maîtres d’ouvrage faisant construire ou modifiant des installations de captage et de ventilation.
Attention : ces nouvelles valeurs ne sont pas applicables :
Exposition à des agents chimiques dangereux
Depuis le 1er juillet 2021, les procédés de travail ci-dessous sont classés cancérogènes et sont concernés par les dispositions réglementaires spécifiques applicables aux agents Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques (CMR).
- Travaux entraînant une "exposition cutanée à des huiles minérales qui ont été auparavant utilisées dans des moteurs à combustion interne pour lubrifier et refroidir les pièces mobiles du moteur". Ces huiles moteur sont soumises à de fortes températures et s'enrichissent progressivement en substances cancérogènes (HAP / Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques type Benzo(A)pyrène).
Exemple : les huiles de vidange usagées qui concerne notamment le métier de mécanicien mais aussi les métiers de la maintenance, etc. - Travaux exposant aux "émissions d'échappement de moteurs Diesel" qui concernent notamment les mécaniciens, techniciens de contrôle, etc.).
Ces évolutions émanent de l'arrêté du 3 mai 2021, modifiant l'arrêté du 26 octobre 2020 fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du Code du travail. De ce fait, les postes concernés par ces expositions doivent être déclarés en Suivi Individuel Renforcé (SIR) auprès de votre Service de Santé au Travail.
Télécharger notre document "Le Suivi Individuel Renforcé"
Pour toutes questions, contactez votre équipe santé-travail.
Maitrise de la qualité de l'air : nouvelles recommandations
En temps normal, et plus particulièrement en cette période de crise sanitaire, le Code du travail (art. R4222-6) indique que lorsque l’aération est assurée par ventilation mécanique, le débit minimal d’air neuf à introduire par occupant est fixé dans le tableau suivant :
L'employeur a l'obligation d'assurer, de manière périodique, la maintenance de ces installations. En raison du contexte actuel, il est déconseillé d'utiliser des systèmes de ventilation munis pour tout ou partie d'un dispositif de recyclage afin d'éviter la concentration du virus.
Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) préconise, dans son avis du 28 avril 2021, la mise en place d'une stratégie environnementale pour maitriser la transmission du virus SARS-CoV2 :
- Ouverture des fenêtres au moins 5 minutes toutes les heures.
- Quand l'aération n'est pas possible ou insuffisante (ex : fenêtre bloquée), des solutions techniques doivent être mises en place ou le taux d'occupation diminué.
- Le taux de renouvellement de l'air peut être approché facilement par la mesure de la concentration en CO2 dans l'air à des points et des périodes représentatives.
Le dioxyde de carbone (CO2), naturellement présent dans l'atmosphère, est une molécule produite par l'organisme humain au cours de la respiration. Sa concentration dans l'air intérieur des bâtiments, liée à l'occupation humaine et au renouvellement d'air, est un indicateur du niveau de confinement de l'air.
Le HCSP indique qu'une concentration en CO2 supérieure à un seuil de 800 ppm doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper la salle et à agir en termes d'aération/renouvellement d'air et/ou de réduction du nombre de personnes admises dans les locaux d'un établissement recevant du public.
Cette concentration en CO2 peut être facilement mesurée grâce à des appareils équipés de sondes spécifiques. L'équipe technique de votre Service de Santé au Travail est en mesure de vous accompagner dans cette évaluation. Cette demande doit être formulée auprès de votre médecin du travail.
Conseil concernant l'utilisation des appareils de chauffage
Dans le contexte de l’épidémie Covid-19 et en début de saison hivernale, quelques questions nous sont rapportées concernant l’utilisation des systèmes de ventilation et de chauffage notamment dans les espaces clos collectifs. L’INRS et le Haut Conseil de la Santé publique préconisent principalement les recommandations suivantes :
- Maintenir le chauffage afin d’atteindre une température de confort en adéquation avec l’activité.
- S’assurer de la maintenance des appareils.
- Respecter la jauge d’occupation dans vos locaux et les gestes barrières (port du masque, distanciation physique, etc.).
- Assurer le renouvellement de l’air par un apport d’air neuf, permettant ainsi de diminuer la concentration des aérosols potentiellement infectieux.
- Éviter l’utilisation de toutes installations dotées d’un système de recyclage d’air.
- Diminuer les vitesses d’air et dans la mesure du possible ne pas diriger les flux d’air en direction des personnes.
Pour en savoir plus :
Pour toutes questions, contactez votre équipe santé-travail.
Alerte sécurité : utilisation de gel ou d'une solution hydroalcoolique
Malgré sa forte utilité en cette période de pandémie, n’oublions pas que ce produit reste inflammable.
En complément du lavage des mains au savon et à l’eau, le gel ou la solution hydroalcoolique sont fréquemment utilisés pour une rapide et intermédiaire désinfection des mains.
Ces produits contiennent jusqu’à 70% d’éthanol, ce qui leur confère un caractère inflammable, qu’il est important de prendre en compte dans son évaluation des risques.
Une mauvaise utilisation peut être source d’accidents, c’est pourquoi il est important de respecter les quantités préconisées, soit une noisette sur des mains propres et de s’assurer que tout le gel s’est parfaitement évaporé avant d’effectuer le moindre geste. Une faible énergie peut suffire à enflammer les vapeurs d’alcool, la brûlure cutanée n’est ressentie qu’au bout de 15 à 20 secondes et la flamme peut-être invisible.
Pour toutes ces raisons, nous vous recommandons la plus grande vigilance dans les situations suivantes :
- Travail avec une flamme nue, avec un point chaud ou un procédé générant des étincelles (soudage, meulage, four, etc.)
- Contact avec des surfaces pouvant générer de l’électricité statique (plaque métallique, véhicule, etc.)
- Travail avec des produits inflammables ou comburants (bouteille d’O2, etc.)
- Utilisation des appareils électroportatifs
- Utilisation d’un four, d’un micro-ondes, d’une plaque chauffante, etc.
- Travail en extérieur lors de fortes chaleurs
- Fumer
Ce risque est accentué lors de toutes élévations de température (canicule, véhicule au soleil, etc.), l’alcool s’évaporant 6 fois plus à 50°C qu’a 20°C.
Pour toutes questions, contactez votre équipe santé-travail.